Ca y est, nous sommes enfin arrives a Manaus !! Finalement, le voyage aura ete plus rapide que prevu.
Le voyage s´est deroule en deux etapes : une premiere tranche Iquitos-Tabatinga et une deuxieme tranche Tabatinga-Manaus (6 jours d´apres l´agence d´Iquitos, mais en realite 4 jours).
Comme nous avions deja teste les bateaux le long de l'Amazone lors de
notre escapade dans la jungle, nous avons choisi l'option "luxe", c'est-a-dire le transport "express" jusqu'a la frontiere dans un bateau prevu pour une vingtaine de personnes et tres rapide : 9 heures (en theorie) au lieu d'une journee / deux nuits a devoir surveiller les sacs qui sont eux-meme lorgnes par 200 personnes. Avec le temps, on a appris a se mefier des options "luxes" qui se revelent souvent les plans les plus galeres, et la, ca n'a pas loupe, une fois de plus ! Avec seulement 30 minutes de retard pour le depart de 6h du matin, nous etions impressionnes par la puissance du moteur qui nous propulse sur le fleuve Amazone a une vitesse incroyable (en tout cas par rapport aux moyens de transport precedents), mais au bout de trois heures de voyage, le capitaine du bateau, occupe a faire sa sieste, est violemment propulse vers l'avant, comme le reste des passagers, lorsque son second s'echoue lamentablement sur un banc de sable a pleine vitesse... Tres vite on constate qu'il n'y a pas de blesse, et que l'embarcation est belle et bien prise dans les sables : il n'y a pas plus de 15cm d'eau autour du bateau. Il est 10h du matin. Qui aurait pu croire qu'on puisse s'ensabler dans le fleuve Amazone, le plus grand et le plus puissant au monde ? On constate moins rapidement que, malgre 20 passagers motives, on est incapable de bouger le bateau d'un centimetre en raison de ce moteur qui pese une tonne (c'est une expression). Heureusement, la bonne humeur regne entre les passagers, et ce qui se transformerait tres vite, en France, en une emeute contre le capitaine et son equipage reste tres cordial. Apres 2 heures de balancer-tirer-pousser a un, a deux a trois... un canoe passe par la (!) et emmene le capitaine chercher "du secours"... il revient une heure apres avec deux personnes supplementaires et 5 pelles... inutile. Apres encore une heure de pelletage intensif mais improductif, le capitaine repart, on ne sait pas ou. A 16h, un bateau de transport traditionnel de l'Amazone peruvien, le Kike, vient a notre rencontre. Il est charge a plein, mais passe quand meme presqu'une heure a essayer de nous sortir de notre banc de sable grace a des filins qui nous tractent, des marches avant-marches arriere violentes et l'aide de plusieurs membres de son equipage qui n'hesitent pas a se jeter a l'eau. Panique des passagers (des passagers capables de payer 50 US$ pour gagner du temps au Perou ne font pas vraiment parti des classes populaires) lorsqu'ils s'apercoivent que tout en haut de notre bateau-sauveteur flotte la baniere d'un parti communiste peruvien :
le Parti Apriste Peruvien, la consigne ne tarde pas a venir : "Surveiller les affaires ! ". On accepte quand meme l'aide genereuse du bateau sous les yeux meduses de la centaine de passagers (et des boeufs) du Kike. Notre embarcation bouge, tout le monde y croit, mais sans reussir a le sortir completement. De plus, depuis le matin, le niveau de l'eau a baisse (c'est assez incroyable, mais en seulement 6 heures, le niveau de l'eau a baisse de pres de 5cm, en fait le niveau baisse des qu'il ne pleut plus), ce qui rend la manoeuvre de plus en plus difficile. Apres une heure de tentative, le Kike repart,sans meme un remerciement de l'equipage... La nuit tombe sur l'Amazone avec un superbe coucher de soleil de nouveau, mais les pieds dans l'eau on s'imagine qu'on va passer la nuit la. Finalement, des indigenes habitant sur la rive situee en face de notre embarcation (c'est surprenant, mais les rives de l'Amazone sont pratiquement habitees sur toute sa longueur, malgre la jungle environnante), decident de nous aider et les renforts arrivent petit a petit des villages environnants. Apres discussions, ils acceptent de nous aider pour 200 soles (a peu pres 60US$). Avec force Aguardente (alcool fort) et quelques lampes-torches, ils utilisent les pelles pour desensabler centimetre par centimetre pendant 3 heures jusqu'a l'arrivee, dans une embarcation rapide, du chef de la compagnie de transport. Grace a l'aide des indigenes et la puissance du bateau, on arrive a sortir le bateau a 23h... 13h d'attente dans le sable mais dans la bonne humeur ! Le bateau peut enfin repartir, le voyage se passe de nuit, et nous arrivons a 6h a la frontiere, en petite forme.
Arrives a Tabatinga, on se dirige vers l'agence de voyage, mais nous sommes les seuls a raler (d'ailleurs sans succes)... Incroyables ces peruviens qui peuvent se mettre en rogne quand on les sert au restaurant avec 5 minutes de retard, mais qui ne disent rien quand ils ont paye une fortune un voyage et qu'ils arrivent avec 14h de retard sur l'heure prevue !
En tout cas, nous avons le plaisir de constater, une fois la frontiere passee, que le bateau pour Manaus part l'apres-midi meme a 14h... Nous n'avons que quelques heures a patienter, juste assez pour acheter quelques fruits et nous installer aux meilleures places du bateau encore vide.
Le bateau a bien meilleur aspect que son equivalent Peruvien qui remonte jusqu'a Iquitos, mais son prix est aussi plus eleve. Dans le tarif sont inclus trois repas par jour et l'eau potable.
On part avec une heure de retard en constatant que le bateau s'est bien rempli depuis que nous avons attache nos hamacs. Heureusement, le bateau embarque et debarque des passagers en cours de route, et des le deuxieme jour, il y a beaucoup plus d'espace. Les douches et les toilettes sont propres, le voyage est en tout point agreable, rythme par les repas de la journee (6h, 11h, 17h... pas facile de se fixer aux regles), la lecture, et les interminables siestes dans les hamacs. Nous avons eu droit a deux orages violents au cours de la croisiere, forcant le bateau a aller s'echouer (volontairement cette fois ci) pour eviter les remous du fleuve.
Finalement, au bout de 4 jours, nous gagnons Manaus, a 4h du matin (nous avons eu le droit de "finir" la nuit jusqu'a 6h en restant sur le bateau).
Nous voila donc a Manaus, ville morte ce dimanche, dimanche d'election qui plus est dans tout le Bresil, on se reserve les visites pour demain.
On redecouvre les cybercafes bresiliens, et leurs contre-parties peruviens nous manquent deja : prix exhorbitant et impossibilite de mettre des photos aujourd'hui, on essaiera ailleurs demain...