A Tanjore, nous rencontrons une ville peu touristique et en chantier.
Cet état de fait est un motif présenté par les rickshaw pour doubler
leurs prix. Après s'être fait avoir deux fois, on revient aux vrais
tarifs... Nous nous rendons à peine arrivée au temple de Brihadishwara
(classé Unesco et toujours en activité). C'est un temple magnifique à
visiter le soir car les pèlerins sont nombreux et la lumière très belle.
Un guide parlant parfaitement français nous fait une visite originale
axée sur la découverte de la religion hindouiste par la pratique...
merveilleux. il nous fait rentrer dans des pièces que nous n'aurions
jamais osé visiter par nous mêmes. Malgré la présence de cette étape
dans tous les guides de voyage, quelques visiteurs indiens sont surpris
de trouver des étrangers. Un groupe d'étudiants de Trichy nous demande
ce que nous faisons ici. Des familles veulent poser très sérieusement
pour la photo et observer immédiatement le résultat, oh joie du
numérique. Heureusement le numérique à cet avantage qu'il est encore
plus facile d'effacer une photo que de la prendre ! Enfin, les enfants
sont toujours merveilleux, curieux, gentils et souriants. La moustache
se fait de plus en plus remarquée.
Le lendemain, on passe visiter certaines parties de l'immense fort du
centre ville. La collection de bronzes est particulièrement
intéressante. Lors de cette visite une anecdote permet de saisir la
faible portée des arnaques indiennes, et le respect de l'autorité dans
ce pays. A une des entrées, un garde nous indique une personne auprès de
laquelle nous devons nous acquitter d'un droit d'entrée. Nous demandons
à cette personne le prix, et il nous montre une affichette sur laquelle
il est vaguement écrit 100 Roupies (2€ soit un repas pour deux personnes
au restaurant, donc cher pour un musée). Nous le payons sans sourciller.
Quelques instants après nous remarquons une chose extraordinaire dans ce
pays administratif : on ne nous a pas remis de ticket. A force de
récupérer des dizaines de reçu par jour pour tout paiement, demande,
entrée dans l'hôtel... on est choqué de n'avoir rien reçu. C'est louche.
A la fin de la visite, on s'en retourne au point d'entrée pensant avoir
été victime d'une arnaque. Evidemment on ne retrouve par la personne à
qui on a versé notre dû. On se retourne contre le premier garde, et
celui-ci parait étonnamment gêné. Comme on aime bien vouloir montrer
l'exemple, on lui dit qu'on va relater la scène à l'administration du
musée, et qu'il est parfaitement scandaleux de ne pas avoir reçu de
ticket (beau signe d'intégration indienne). Une jeune femme sortie de
nulle part, nous accompagne alors vers l'entrée du fort, et elle nous
dit doucement, qu'elle peut nous rendre 75 Roupies si on ne raconte
rien. Ca sent l'arnaque a plein nez, et on se dit qu'on s'est fait roulé
en beauté, et que si elle accepte de nous rendre 75 Roupies c'est que
l'entrée devait à peine en couter 5. Sentant notre position devenue
soudainement dominante, nous refusons cette vilaine tentative de
corruption et décidons coute que coute d'obtenir un reçu. C'est à
l'entrée du fort ou se tient un autre guichet que la jeune fille nous
accompagne, et avant qu'on ait pu prononcé un mot, elle sort le billet
de 100 Roupies et le tend à la caisse et celle-ci nous remet le sésame.
100 Roupies, c'était bien le prix de l'entrée, et on se rend compte que
l'arnaque n'était pas contre nous, mais bien contre l'administration du
fort...
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Après ce bref passage de Tanjore, nous rejoignons la grande et moche
ville de Madurai située plus dans les terres et où la température reste
proche des 40°C de jour comme de nuit. Les touristes viennent à Madurai
pour une seule (et bonne) raison : le temple de Sri Meenakshi. C'est un
centre de pèlerinage très important dans le sud de 'Inde et il s'étend
sur 6 hectares. Il est célèbre pours son architecture typiquement
dravidienne et ses tours (gopuram) décorées. Pendant les heures
d'ouverture, le temple grouille de pèlerins. Les boutiques de souvenirs
sont présentes à l'intérieur du temple. Un éléphant bénit les croyants
pour quelques roupies, on peut acheter des colliers de fleurs de jasmin
pour orner les longs cheveux noirs... une vie parallèle s'organise. En
dehors du temple : mendicité organisée, rabatteurs vers les tailleurs et
les boutiques "avec vue sur le temple"... l'Inde qu'on déteste.
Sortir de la chambre climatisée est un calvaire : il est temps d'aller
de prendre de l'altitude et de sortir les polaires.
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